"Je montre le corps qui parle"
Des corps qui parlent
L'association Delta 4 et le Casino présentent les œuvres de Neda Howaizi jusqu'à la fin du mois [de janvier 2004].
Bien sûr, elle a fait les Beaux Arts, où elle a obtenu un diplôme national supérieur d'expression plastique, mais seulement après avoir étudié durant deux ans les sciences et s'être essayée, durant deux ans également, à la médecine. Ce qui semblait un itinéraire normal pour une fille de médecin à l'esprit scientifique.
Mais si le corps humain intéresse Neda, c'est bien plus pour l'aspect artistique qu'elle y voit que pour sa mécanique. Encore que les deux soient finalement intime ment liés. «La base de mes dessins est le squelette. Je montre le corps qui parle, qui suit un mouvement que j'amplifie par des lignes géométriques», explique-t-elle.
Au dessin, elle ajoute des collages. « J'attache beaucoup d'importance aux fragrances, aux odeurs, c'est pourquoi je colle des morceaux de boites de flacons de parfums. Et pour moi, le collage, par son motif, est un élément de couleur dans le noir et le blanc du dessin.»
Certains tableaux sont rehaussés de morceaux de cintres en plastique, pour donner du relief. «Pourquoi faire en plâtre ce qui existe tout fait ?», justifie Neda.
Quelques peintures sont également accrochées aux cimaises du restaurant du Casino. Un diptyque qui marie fumée noire, mine de plomb, blanc d'Espagne et feuille d'or, sur lequel court une corde de guitare.
Un peu plus loin, un corps, dont le cœur est représenté par une pile, au bas duquel on remarque une tête d'animal. Une sorte d'autoportrait de l'artiste, au cœur « gros comme ça », toujours prête à soulager la misère des autres, en particulier celle des animaux dont elle s'occupe activement à Besançon.
B.R. (L'Est Républicain, 14 janvier 2004)